samedi 29 novembre 2014

Pourquoi autant de Français s'installent à Londres?

Depuis plusieurs années le nombre de Français s'installant en Angleterre, et surtout à Londres, ne cesse d'augmenter. Les employés de la finance qui il y quelques années représentaient la majorité des arrivées ont maintenant été remplacés par les entrepreneurs. Ceux-ci arrivent non seulement avec leur famille mais souvent aussi avec leur entreprise (et donc bien sûr leurs employés).

La BBC a surnommé Londres, avec ses 400 000 Français, la 6ème ville de France. Quelle est l'explication de cette accélération? On cite souvent les differences fiscales entre les deux pays et c'est vrai qu'avec un impôt sur les sociétés à 33% contre 20% et des charges sociales d'un ordre de grandeur sans comparaison la France fait pâle figure comparée à sa concurrente outre-manche. Mais cette difference ne suffit pas à expliquer l'engouement des Français pour le départ. La vraie raison est semble-t-il le poids de l'Etat, la lourdeur de la bureaucratie, ce que l'on appelle en Angleterre le 'red tape'. Pour un entrepreneur qui a besoin de bouger vite c'est souvent cette lourdeur bureaucratique plus que son coût qui est le problème principal. Et là, l'écart entre la France et l'Angleterre s'est creusé de façon dramatique ces dernières années.

Contrairement à ce que soutiennent les dirigeants politiques, la réforme de l’État français n’a toujours pas été lancée. D’après les dernières statistiques, les dépenses publiques ont même augmenté de 0,8% au troisième trimestre 2014. Environ 5,3 millions de personnes travaillent dans les 3 fonctions publiques : FPE (Fonction publique d’État), FPT (Fonction publique territoriale) et FPH (Fonction publique hospitalière). Et à cela il faut rajouter ceux qui travaillent dans les organismes privés à financement public (environ 460 000 personnes) et les agents des entreprises publiques (environ 680 000). On arrive donc à un total de 6,5 millions de personnes travaillant pour l’État.

Depuis 2011, le gouvernement britannique dirigé par David Cameron a mené une série de réformes importantes concernant la fonction publique britannique. Sous l’ancien gouvernement, elle avait une réputation d’être bureaucratique et hiérarchique, trop concentrée sur le processus plutôt que sur le résultat. Et elle pesait lourd sur les comptes publics. Le « Civil Service », plus ou moins l’équivalent de la fonction publique d’État en France (la FPE), c’est-à-dire le secteur responsable pour l’administration de l’État, avoisinait les 534.000 personnes en 2009 (contre 2,3 millions en France). Le « Civil Service » est le secteur de la fonction publique qui a subi les plus grands changements parce qu’on ne peut pas justifier une telle grande bureaucratie pendant une crise financière et avec une dette nationale croissante. Donc la première chose à faire était évidente : réduire le nombre de fonctionnaires.


En outre, le gouvernement a mis en œuvre un gel des salaires pour tout le secteur public pendant 2 ans, et après cela il a plafonné la croissance des salaires à 1% pour rester au même niveau que le secteur privé. En fait, le gouvernement a déclaré qu’il a économisé 2,3 milliards de livres depuis 2010 seulement parce qu’il paie moins de salaires. Francis Maude, le ministère responsable pour les réformes, montre qu’au total, les réformes gouvernementales de la fonction publique ont permis d’économiser 14,3 milliards de livres depuis 2010. Le gouvernement, toutefois, ne visait pas seulement à réduire les coûts mais aussi à dynamiser la fonction publique et particulièrement le «Civil Service».

Il était important de recentrer le « Civil Service » sur l’efficacité administrative. Ces efforts pour réduire la bureaucratie, la paperasse et les réglementations dans le secteur public s’inscrivent dans le « Red Tape Challenge » : un dispositif qui, en janvier 2014, a permis d’abandonner ou d’améliorer 3100 règlementations, ce qui fait économiser 850 millions de livres chaque année. De même, grâce aux réformes de la fonction publique, le gouvernement britannique aura fermé 250 organisations publiques, ce qui signifie une économie de 2,6 milliards de livres sur 4 ans.

Alors que la France préfère un État obèse, la Grande-Bretagne a choisi de le réduire au minimum, de l’ouvrir au privé et à la concurrence. Et c’est la Grande-Bretagne qui connaît la croissance économique et la baisse du chômage. Et ceci malgré l'afflux constant de nouveaux immigrés en quête d'un environment plus propice à la création de richesses.

Voir l'article complet sur le site de l'IREF

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire